En septembre de l’année dernière je présentais dans En guise d’introduction la raison d’être de ce blog. Je l’imaginais comme une sorte de brouillon interactif à la chronique familiale que j’entendais alors rédiger. Où en suis-je aujourd’hui ?
La rédaction de cette chronique constitue toujours l’objectif principal. Chaque publication se veut pensée comme un chapitre, ou du moins un embryon de chapitre, de ce futur ouvrage. Plusieurs types d’articles émergent :
- Les « épisodes » d’une série (les réformés francophones : 1559, année zéro, Trente ans, Une famille du Grand Refuge ; l’immigration suisse : D’une vallée à une autre, Le Neuweyerhof, Un lien épineux). Ce sont eux qui constitueront la trame principale puisqu’ils permettent de faire avancer le récit en introduisant de manière chronologique les acteurs principaux.
- Les « autobiographiques » relatant mes recherches généalogiques ainsi que mon expérience personnelle (Mon premier arbre, Jeu de piste, Retour vers le futur). Je les vois actuellement jouer le rôle de liant, de fil directeur : à eux d’assurer la transition ainsi qu’une certaine cohérence entre les différentes parties de la chronique.
- Les « bouche-trou », sans aucune connotation péjorative (intermèdes littéraires : Christian Signol, Marguerite Yourcenar ; registres : Morts édifiantes, Seigneur aie pitié !). Ce sont eux qui permettront au récit de respirer en intercalant des passages courts et indépendants, entre des chapitres que j’entrevois longs.
Quid du reste ? Certains sont des séries en devenir (la branche Seidel : Histoire familiale et réalité, la branche Degermann : Un nouveau venu à Barr), d’autres permettent d’expérimenter l’écriture de passages romancés (Sorcellerie à Diemeringen, Rencontres) extrêmement importants afin de ne pas se retrouver avec un texte aride et ennuyeux ; les derniers enfin sont pour l’instant un peu orphelins bien qu’il me tienne à cœur de les intégrer pleinement au récit final.
J’évoquais l’année dernière les deux difficultés principales que je m’attendais à rencontrer : « traiter les différentes époques ainsi que les différentes branches sur un pied d’égalité malgré les grandes variations de quantité et de qualité des documents disponibles pour chacune » et « assurer une forme de continuité tout au long du récit de manière à ne jamais perdre de vue qu’il s’agit là de l’histoire d’une seule et même grande famille ».
Je craignais que le problème du contenu se pose principalement pour les périodes les plus reculées mais au final ce seront probablement le XIXe et XXe siècle qui me poseront le plus de problèmes – ce n’est pas un hasard si ce sont les deux siècles les moins représentés dans les articles. Le XIXe car les registres d’état civil et leur rigueur administrative remplacent les registres paroissiaux qui constituent une mine d’or car, moins formalisés, ils dévient bien souvent vers la chronique locale. Le XXe car l’on quitte le domaine de l’histoire familiale pour entrer dans celui du présent, des vivants et des morts dont le souvenir est encore vivace, des lettres, des photographies, des vidéos et il faudra être très vigilant afin de ne pas se laisser submerger par cette surabondance d’informations.
Venons-en au problème de la famille unique. Bien que toutes alsaciennes, les différentes branches de mon arbre ne sont pas pour autant semblables : nous avons ma branche maternelle enracinée en Alsace bossue, celle de ma grand-mère paternelle scindée entre Barr, Bouxwiller et la Silésie et celle de mon grand-père paternel centrée sur l’Outre-forêt. Exception faite de la Silésie, ces lieux sont proches géographiquement et l’on pourrait penser qu’ils partagent la même histoire. Bien que cela soit, dans une certaine mesure, vrai, les différences sont cependant suffisamment importantes pour me faire penser que réussir à faire cohabiter ces différents rameaux au sein d’une même histoire claire et cohérente se révèle au final impossible.
Parlons calendrier : l’année dernière je parlais d’un vague « moyen terme ». Je resterai vague sur la date de fin car je ne saurais l’estimer mais il est certain que la rédaction de cette chronique débutera bien en 2016. Bien qu’il reste beaucoup à dire et à écrire, je dispose d’une bonne base sur laquelle construire mon premier brouillon et d’un point de vue généalogique, je suis suffisamment avancé pour ne plus m’attendre à d’énormes surprises susceptibles de provoquer de grandes remises en question. L’année qui se termine a été très bénéfique, l’année qui vient devrait l’être tout autant. Rendez-vous donc fin d’année prochaine pour un nouveau point d’étape.