En décembre dernier je publiais mon premier point d’étape, un an après la création de ce blog. Rappelons rapidement la raison d’être de ce dernier : servir de laboratoire, de brouillon à la chronique familiale que j’ai entrepris de rédiger. Où en suis-je un an plus tard ?
Bonne nouvelle : j’ai commencé l’écriture de ma chronique. Quelques pages pour l’instant, même pas un chapitre mais l’essentiel est là : j’ai commencé. Il s’agit, tout comme le blog, d’un brouillon mais d’une nature bien différente. Le support d’abord : j’abandonne le format numérique pour revenir au papier. Écrire, au sens étymologique du terme — tracer, gratter — m’offre une plus grande fluidité : je suis simplement le fil de mes pensées et les mots me viennent bien plus aisément que lorsque je les tape sur un clavier. L’autre grande différence est que ce brouillon n’est destiné à personne d’autre que moi ce qui me libère de toutes les restrictions que je m’impose pour coller au format blog : limitation du nombre de mots par article, de la taille des paragraphes, correction et édition permanentes, impossibilité des digressions personnelles etc. Ces deux brouillons sont au final complémentaires : au blog le travail de recherche et d’expérimentation, au cahier la rédaction et l’enrichissement du contenu.
Le plan que je m’imaginais l’an passé — une trame principale construite à partir des articles historiques du blog (les huguenots, l’immigration suisse, la guerre de Trente Ans…), articulée autour de chapitres autobiographiques et ponctuée de passages courts et indépendants faisant respirer le récit (intermèdes littéraires et extraits de registres) — me parait toujours être le bon. Un nouveau type d’articles est apparu cette année : ceux traitant d’un sujet en particulier où les ancêtres cités ne sont pas les sujets principaux du texte mais ne font qu’en servir le propos (la noblesse, les questions linguistiques, la sorcellerie). Ils constitueront des chapitres à part, à mi-chemin entre ceux purement historiques constituant la trame principale et ceux purement autobiographiques, et me permettront je pense d’aborder des points qui me tiennent à cœur (l’identité régionale, vaste débat en Alsace, la question religieuse, les mythes et fantasmes liés à la recherche de ses ancêtres).
J’évoquais dans le point 2015 la difficulté d’écrire sur les XIXe et XXe siècles. J’ai tenté cette année de m’attaquer au XXe à travers deux articles, Rue Bautain et Malgré-nous, le photographe mais le résultat ne me convient pour l’instant pas et ne fait que confirmer ce que je soupçonnais déjà : parler des événements récents n’est pas simple et il me faudra encore trouver le ton juste pour les aborder. Le temps ne presse heureusement pas car je n’aurai à m’en soucier qu’après avoir traité les trois siècles précédents. J’avais l’année dernière encore quelques interrogations sur le point de départ du récit : le XXIe ou le XVIe siècle, débuter par l’histoire de mes parents et grands-parents et remonter ainsi sur cinq siècles ou commencer au XVIe pour finir avec eux. Plus de doute aujourd’hui : l’idée est de montrer la progression du XVIe au XXIe siècle, de commencer avec une multitude de branches et d’histoires et montrer comment celles-ci se rejoignent pour aboutir à ma famille actuelle.
La question de savoir comme aborder ces différentes branches — comme un ensemble cohérent réuni en un seul ouvrage ou au contraire divisé en plusieurs tomes ou du moins grandes parties — est également tranchée : ce sera un seul ouvrage dans lequel toutes les branches seront enchevêtrées. Même si les spécificités propres à chaque branche compliqueront la tâche et nécessiteront une attention particulière lors de leur traitement afin de garder une certaine lisibilité au récit, leurs nombreux points communs occasionneraient trop de redites dans un traitement séparé. De plus cela contredirait à mon sens l’objectif principal : mettre en évidence (je répète ici que qui a déjà été dit dans le paragraphe précédent) la progression chronologique des différents rameaux du XVIe au XXIe siècle, jusqu’à ma famille actuelle.
L’année prochaine sera dédiée à la rédaction de la chronique, le but étant d’avoir au moins un premier brouillon complet d’ici fin 2017. La production du blog s’en ressentira forcément. Cela se traduira-t-il par moins d’articles ou par une réorientation du contenu vers le processus d’écriture et les difficultés rencontrées ? Je ne sais pas encore. Rendez-vous à la fin de l’année prochaine pour un nouveau point.