Intermède littéraire

« J’ai songé bien des fois à mon lointain ancêtre,
A celui qui reçut le nom qu’il m’a légué
Du sordide troupeau de porcs qu’il menait paître
Dans la forêt obscure et, de là, boire au gué.
La vase des marais en séchant sur sa guêtre
Alourdissait, le soir, son grand pas fatigué,
Ou bien le gueux courait les bois pieds nus peut-être,
Hirsute, à demi-fol et sauvagement gai,
Serf de condition sans en porter les chaînes,
Il a passé ses jours à rêver sous les chênes,
Et maintenant il n’a plus même de tombeau.
Mais, dans mon cœur, comme un reproche à ma faiblesse,
Il revit. A chacun l’orgueil de sa noblesse !
— Il faut aimer ton nom, mon fils, car il est beau. »

— François Porché, Humus et poussière

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